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récit de la naissance d'un bébé victime d'un AVC
30 octobre 2012

mardi 16 juin 2009 - journée

Le 16 juin 2009 au matin, vers 7h30, on est venu me chercher pour me réinstaller en salle de travail, toujours ouverte à 2, j'ai précisé à l'équipe soignante que j'avais perdu beaucoup de liquide et que vraiement très peu s'écoulait à présent et que cela m'inquiétait. On m'a répondu qu'un enfant pouvait survivre 2 jours à l'intérieur du ventre de la mère sans liquide. J'ai attendu que mon cas soit décidé par le staff et ils ont décidé de me déclencher par IV. A 9h, un anesthésiste est venu me poser ma péridurale. L'équipe en place se composait de 2 étudiantes sage-femme, 1 externe en médecine et la sage-femme référente.

Après la pose de la péridurale, l'étudiante SF et l'externe se sont longuement parlés à côté de moi sans jamais parler à voix basse, ni se cacher. L'étudiante SF a confié qu'elle était étudiante SF parce qu'elle avait raté dentaire, qu'elle n'aimait pas du tout ses études, ni le métier de SF, qu'elle attendait d'avoir son diplôme pour recommencer car il était hors de question qu'elle puisse exercer un tel métier. Les deux étaient d'accord pour dire que l'hôpital de ma ville était le pire hôpital de l'est de la France, qu'il tombait en lambeaux, que le personnel était incompétent, inqualifié et désagréable, que l'ambiance était pourrie et qu'il valait mieux étudier à Nancy ou Strasbourg. Toujours selon elle, il valait mieux accoucher en Russie plutôt qu'ici.. pour des raisons de sécurité ! L'étudiante SF a vanté les mérites de l'hôpital de Nantes où étudie et/ou travaille sa soeur et qu'elle n'aspirait qu'à la rejoindre. Leurs paroles m'ont profondément choquées et apeurées. Elles ont duré plus de 15 minutes. Je n'osais pas leur dire d'aller discuter ailleurs car j'avais peur qu'elles me prennent en grippe et qu'elles s'occupent mal de moi et de mon bébé.

Tout au long de la journée, la SF référente ne s'adressait à moi que pour me dire "on part de rien ici" et aussi elle décomptait  les autres femmes qui accouchaient pendant que pour moi, il ne se passait rien. Cela me culpabilisait et j'avais l'impression de mal faire, d'être nulle en accouchement alors que j'étais juste dépendante de l'efficacité de leur déclenchement.

Le déclenchement s'est prolongé sur toute la journée et malgré tout j'étais toujours ouverte à 2. Je ne sentais aucunes contractions, et plus de liquide s'écoulait. Je l'ai signalé mais si au début la SF ne me croyait pas, elle s'est mis à imaginer d'un coup que ma fille s'était retournée et que ses fesses bouchaient mon col. J'ai pour la seule fois de la journée protesté, elle m'a répondu qu'elle connaissait son métier avant d'enfoncer un espèce de pic en plastique pour percer la poche des eaux. Puisque rien ne s'écoulait elle a consenti à faire venir un appareil portable à échographies et à fait une écho, où elle s'est rendue compte que ce n'était pas ses fesses, mais bien sa tête qui était tout contre mon col et malgré son geste avec le pic aucun liquide ne s'écoulait. J'ai eu peur de l'impact de l'insertion du pic dans mon utérus alors que c'était sa tête. Elle ne m'a pas rassurée, ni même excusée et j'ai passé le reste de la journée avec mes angoisses et mes peurs sans personne à qui me confier.

A partir de 17h, plus personne ne venait dans ma salle de travail. J'avais la désagréable impression d'être une pestiférée et qu'on évitait de venir me voir.

 

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récit de la naissance d'un bébé victime d'un AVC
  • Voici le récit de la naissance et un peu de son histoire de mon bébé victime d'un AVC à la naissance. Un AVC pas si accidentel car il résulte de manquements de soins et d'un geste malheureux du médecin accoucheur.
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